Robes d’été
Edward Cucuel (1875-1954) − Am Meeresstrand Grace Keiko [La robe qui tombe jusqu’aux chevilles, bleu outremer à pois blancs.] Parce qu’elle est plus vieille que moi de quinze ou vingt ans, qu’elle fut cousue pour évoquer le mirage — ces fameuses robes des années 1970 qui ne se portaient pas tant pour se vêtir que pour s’embrumer — elle fait partie des plus indiquées pour cette période de l’année bornée entre les deux premières décades de juin ; je dirais juste assez pour voir éclore et faner le jasmin. C’est celle-ci qui accompagne les premières chaleurs ; et tant devient impalpable le glissement entre première chaleur et canicule que mieux vaut tenter de vivre le premier été avec toute la fougue qu’il suppose, un appétit croissant pour les brises tièdes et les couchants tardifs. Comme pour beaucoup d’autres choses, il existe plusieurs points depuis lesquels observer les saisons : le point stellaire, le point météorologique, le point symbolique — ce dernier, contrairement à ce que l’